Accéder à l’éternité : la chapelle de la Communion à Saint-Merry

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2023

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Emilie Chedeville, « Accéder à l’éternité : la chapelle de la Communion à Saint-Merry », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.ditokw


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« Accéder à l’éternité : la chapelle de la Communion à Saint-Merry », La Part de l’Œil, 37, 2023, Nathalie Kremer et Susanna Caviglia (éd.), Suspendre le temps, continuer l’espace. La division lessingienne à l’épreuve des arts, p. 198-213.La chapelle de la Communion de la paroisse Saint-Merry érigée en 1743 présente un curieux ajout classique à l’architecture flamboyante de l’édifice. Bordant les bas-côtés sud, étendue en largeur, elle reçoit pour son autel placé au centre du côté le plus large, un retable, le Repas d’Emmaüs de Charles Coypel. Cette disposition impose à la fois une proximité avec l’oeuvre dans l’espace même de la chapelle, et un effet d’attraction depuis le reste de l’église, via un système d’arcades et d’encadrement qui fixe un point de vue unique sur l’autel.Cette particularité spatiale est doublée d’un dispositif pictural visant à « faire illusion », en donnant à l’architecture fictive du retable l’élévation de celle, réelle, de la chapelle. La continuité entre l’espace de la représentation et l’espace du spectateur est soulignée par le serviteur de dos montant l’escalier pour rejoindre la salle où se tiennent le Christ et les disciples, tandis que le camaïeu de brun du tableau répond à l’ocre des pierres de la chapelle, tout en conférant à la scène un aspect de durée. Celle-ci oscille en effet entre l’éternité propre au divin, signifiée par la gloire d’angelots flottant au dessus du Christ, et l’instantanéité toute humaine du moment de la reconnaissance par les disciples d’Emmaüs. Cette double temporalité, conjuguée à un effet d’indétermination spatiale, plonge l’espace de la chapelle dans un hors temps et un hors lieu divins, tandis que le dynamisme du dispositif laisse entrevoir la possibilité d’un échange entre le Christ et le spectateur.Il s’agira d’étudier comment cet ensemble pictural et architectural particulier, oscillant entre mouvement et quiétude, s’inscrit dans une période de réaffirmation eucharistique, après que plusieurs atteintes ont été portées à l’encontre du Saint Sacrement à Saint-Merry. Le fort effet de présence des trois figures peintes venait redoubler la présence réelle du sacrifice eucharistique offert sur l’autel, tandis que les textes de l’office de la Réparation invitaient littéralement le fidèle à participer au festin du Christ. Dans son explication de la messe du Lundi de Pâques, dite à Saint-Merry devant l’autel de la Communion, et au cours de laquelle était lu l’évangile d’Emmaüs, le liturgiste Le Tourneux insistait sur le dynamisme du récit d’Emmaüs, rythmé par les mouvements du coeur, de la raison et de la foi des deux disciples.Le décor de la chapelle de la Communion, en offrant au regard un Christ accessible, entouré d’une aura de douceur, cherche à faire ressentir au spectateur dévot la douce chaleur qu’ont éprouvée les deux pèlerins d’Emmaüs, pour garantir la présence réelle dans l’eucharistie et les grâces qui y sont attachées. L’effectuation propre au liturgique transcende ainsi les hésitations temporelles et spatiales, pour affirmer l’avènement d’un temps divin, grâce au sacrement.

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