2018
Cairn
Béatrice Gaillard, « Passion de l’ignorance : L’ignorance consentie ouvre les voies d’accès au (pas tout) savoir », Essaim, ID : 10670/1.dl2z2o
La passion de l’ignorance, non pas comme absence de savoir mais comme quête de ce que l’on ignore, prend acte de la loi de la parole et du trou autour duquel le savoir se construit. L’ignorance consentie, avouée, permet au sujet de tendre vers une docte ignorance, soit le savoir le plus élevé, alors que l’ ignorentia docens est l’ignorance suffisante de celui qui joue au savant, qui croit savoir et passe à côté de la vérité. Dans la cure, c’est à partir d’une position d’ignorant que l’analysant s’engage dans la recherche de la vérité. Et c’est à partir de son propre non-savoir sur l’Autre que l’analyste guidera l’analysant, non pas vers un Wissen (un savoir) mais sur les voies pour y accéder, laissant le sujet venir au mot pour y reconnaître la loi de son être.