La force d’une illusion. La Monnaie de Lille et l’autonomie de la place lilloise au premier xixe siècle

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2015

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Jean-Luc Mastin, « La force d’une illusion. La Monnaie de Lille et l’autonomie de la place lilloise au premier xixe siècle », Revue du Nord, ID : 10670/1.dl3vo6


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Institution hybride, à la fois publique et privée, dépendant du ministère des Finances et exploitée par une entreprise privée (négoce, banque et industrie), la Monnaie est le cœur de la place lilloise : elle en aspire le papier commercial (notamment sur Paris) et y injecte des espèces. Sous la direction d’Alexandre Beaussier (1816-1840), elle consolide son rang de premier hôtel des monnaies de province et devient même le premier de France sous Charles Diérickx (1840-1846).Grâce à sa situation frontalière, elle s’approvisionne en Belgique et sert de relais entre les places d’Europe du Nord-Ouest (Bruxelles, Anvers, Londres, Hambourg) et Paris. Elle s’insère en outre dans le « système des Rothschild », ce qui contribue à sa puissance mais aussi à sa mort : elle ferme en 1846, victime de la concentration de la frappe à Paris, dirigée par Diérickx depuis 1845.Ardemment défendue par la place car jugée indispensable à son autonomie financière (elle permet de ne pas recourir à la Banque de France), sa production est cependant trop irrégulière et suffit de moins en moins aux besoins financiers croissants liés à l’industrialisation. Après 1846, la Banque de Lille, banque d’émission créée en 1836 par Beaussier, ne parvient pas davantage à réguler le marché de l’argent. En 1848 sa transformation en succursale de la Banque de France permet au contraire l’émergence d’un système bancaire moderne.

The Strength of an Illusion. The Monnaie de Lille and the Autonomy of the Lille Institution in the First xixth CenturyThe Mint of Lille is hybrid, both a public institution under the Ministry of Finance’s supervision and a private company (trading of precious metals, bank, industry). It is the heart of the Lille money market : it pumps the bills in (especially those payable in Paris) and pumps coins out. Managed by Alexandre Beaussier (1816-1840), it strengthens its rank of the first Mint of the French provinces and even becomes the first one of France, under Charles Diérickx (1840-1846).Thanks to its border location, it gets silver coins and metal from Belgium and is an intermediary between markets of north-western Europe (Brussels, Antwerp, London, Hamburg) and Paris. Besides, it is integrated in the « Rothschild system », which contributes to its power but also to its death : it closes down in 1846, victim of the concentration of the monetary striking in the Mint of Paris, managed by Dierickx since 1845.Fiercely defended by the local business firms, because it is considered as essential to the financial autonomy of Lille (it allows not to resort to the Bank of France), its production is however too irregular and less and less sufficient to satisfy the growing financial needs of industrialization. After 1846, the Bank of Lille, a bank of issue created in 1836 by Beaussier, does not succeed in regulating the money market either. It becomes in 1848 a branch of the Bank of France, which leads to the emergence of a modern banking system.

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