2016
Cairn
Marie Ladier-Fouladi, « Autopsie des deux élections iraniennes de 2016 », Critique internationale, ID : 10670/1.dlyaz2
À l’annonce des résultats des deux élections iraniennes du 26 février 2016, aussi bien les « réformistes » et les « modérés » coalisés que les « fondamentalistes » ont crié victoire. Or la composition de la nouvelle Assemblée des experts et celle du nouveau Parlement révèlent une vérité toute différente de celle revendiquée par chacun des deux camps. Elles montrent la complexité d’un jeu électoral devenu encore plus sensible après l’accord de Vienne (juillet 2014) sur le programme nucléaire du pays, qui a exacerbé les enjeux de ces deux scrutins surtout dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017. À l’évidence, l’arme électorale la plus puissante des « fondamentalistes », à savoir la présélection orientée des candidats, est à bout de souffle, et ces derniers paraissent désormais bien démunis à dix mois de la présidentielle. Dans ces conditions et compte tenu du clivage politique établi à la suite de ces deux scrutins, le risque d’une crise de régime n’est pas exclu, et cette crise pourrait bien, pour ne pas retomber dans le piège de la contestation post-électorale de juin 2009, conduire à l’instauration d’un régime parlementaire par la modification de la Constitution.