2019
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Amandine Mercier, « Livre-cadavre : corps stigmatisés et langue de la scène dans le théâtre de Romeo Castellucci », HAL-SHS : littérature, ID : 10.7202/1075183ar
« Le livre est un cadavre. C’est une lettre morte, toujours et quoi qu’on fasse. Il a toujours été considéré comme une chose, un parallélépipède de papier […]. C’est en brisant le livre qu’on peut en retrouver le souffle vital » (Castellucci, 2001). Ainsi s’exprime Romeo Castellucci, metteur en scène contemporain italien, dont les créations sont marquées par l’absence ou la quasi-absence de texte sur scène. Quand texte il y a, il l’analyse avec précision et s’en sert comme matériau. Il déplace donc la notion de dramaturgie en procédant volontairement à une « destruction » du texte afin d’étouffer la langue pour la faire renaître autrement. Ainsi perçue, la scène permet à la langue de se délier, au langage de se libérer, et devient le lieu de surgissement d’une écriture nouvelle et d’une dramaturgie non textuelle mais de chair.