Organiser l'irresponsabilité ? : La gestion (inter)nationale des dégâts d'un accident nucléaire comme régime discursif

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2014

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Sezin Topçu, « Organiser l'irresponsabilité ? : La gestion (inter)nationale des dégâts d'un accident nucléaire comme régime discursif », Écologie & politique, ID : 10670/1.dmwghh


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Cet article décortique le processus historique relatif à l’organisation internationale des responsabilités et à la gestion des dégâts en cas d’accident nucléaire. L’auteure montre que les dispositifs politico-juridiques sur lesquels se base le discours de « régime international de responsabilité civile », forgé depuis les années 1960, ont globalement visé, et visent encore, à maintenir un « fossé historique et spectaculaire » entre les dommages juridiquement pris en charge par les exploitants nucléaires et les dégâts réellement provoqués par l’accident nucléaire majeur. Elle argue qu’un tel « fossé » est constitutif même de l’industrie nucléaire, qu’il est une forme de gouvernement (des affaires économiques et de l’espace public) historiquement constituée, et que son maintien est une condition sine qua non de la survie même du secteur nucléaire. La notion de « responsabilité » dans le domaine nucléaire opère dans ce cadre avant tout en tant que régime discursif, en tant que moyen d’organiser autant de responsabilités que d’irresponsabilités, quelle que soit l’échelle géographique (nationale ou internationale) à laquelle elles se déploient.

This article analyzes the historical process related to the international organization of responsabilities and the management of the damages in case of a nuclear disaster. The author shows that the political and legal settings on which the discourse of an “international regime of civil responsability” (that emerged in the 1960s) relies, have globally aimed at maintaining a “historical and spectacular gap” between the damages the nuclear operators are taking responsibility for, and the real and extensive damages engendered by a major accident. She argues that the existence of such a “gap” is inherent to the nuclear sector, that it is a form of government (both of economic affairs and of the public space) which was historically constructed, and that the existence of such a gap is crucial for the survival of the nuclear industry itself. Thus the notion of “responsability” in the nuclear sector appears to serve mainly as a discursive regime, as a means to organize not only responsabilities but also irresponsabilities, whatever the geographic scale (national or international) at which they should be managed.

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