2023
Cairn
d’Argent Emmanuelle Mathieu et al., « Endométriose et préservation de la fertilité : indications, techniques et aspects médico-économiques », Médecine de la Reproduction, ID : 10670/1.dmwpxr
L’endométriose est une pathologie gynécologique bénigne, qui affecte 2,1 à 4,2 millions de femmes en France et 6 à 10 % des femmes en âge de procréer. Elle serait responsable de 30 à 40 % des cas d’hypo- ou d’infertilité. Cette baisse de fertilité est multifactorielle, liée à la maladie elle-même, mais aussi aux conséquences des chirurgies, notamment ovariennes, proposées. À ce titre, l’endométriose est maintenant reconnue comme une indication de préservation de fertilité (PF), majoritairement par vitrification d’ovocytes matures, en particulier en cas de lésions ovariennes récidivantes et bilatérales, ou avant des chirurgies potentiellement délétères sur la fertilité. Les recommandations françaises de 2017 (Collège national des gynécologues et obstétriciens français et Haute Autorité de santé) stipulent donc de limiter au maximum les chirurgies ovariennes dans ce contexte d’endométriose et de discuter les indications de PF en réunion de concertation pluridisciplinaire. Trois séries rétrospectives, publiées récemment, montrent que les chances de conserver un nombre suffisant d’ovocytes sont plus élevées chez les femmes de moins de 35 ans, n’ayant aucun antécédent de chirurgie ovarienne, et que l’utilisation des ovocytes vitrifiés dans le cadre d’une endométriose est une stratégie efficace, avec 46 % de naissances vivantes par femme, dans la série récente de Cobo. Cependant, la question des réelles indications de la PF et de sa place dans le parcours de vie d’une patiente atteinte reste entière : des outils doivent être construits pour affiner la prédiction du risque réel d’infertilité des patientes atteintes d’endométriose et leur proposer une stratégie de préservation à bon escient et au bon moment, pour un coût financier et humain raisonnable, validé par des études médico-économiques robustes.