2013
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Alexandra Dardenay, « Rome, les Romains et l'art grec : translatio, interpretatio, imitatio, aemulatio... », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.dojijd
Depuis la translatio des œuvres prises à Syracuse et le véritable déferlement artistique qui s'ensuivit, Rome découvrit l'art grec d'un bloc : œuvres archaïques, classiques, hellénistiques s'offraient toutes ensembles au regard romain. Le caractère diachronique de cette production grecque - c'est-à-dire le fait que ces œuvres acheminées à Rome comme prises de guerre étaient le fruit d'une évolution stylistique qui s'étalait sur plusieurs siècles - n'apparut donc sans doute pas aux Romains, dans un premier temps au moins, comme fondamental. La production d'œuvres est alors à la mesure d'une demande croissante, qu'elle soit destinée à l'agrément des villas, ou à l'ornementation de la sphère publique Pour satisfaire à cette demande, on suppose que, dès le IIe siècle av. J.-C., des ateliers de sculpture grecs se sont mis à fabriquer massivement dans le but d'exporter leur production en Italie . Mais ce qui n'était sans doute, dans un premier temps, qu'un marché de la copie a très vite dérivé vers une production de pastiches, d'œuvres " à la grecque ". Le goût romain, se jouant du carcan des styles, était plutôt porté aux mélanges des genres, dans un esprit très éclectique. Plutôt qu'une copie exacte, on exigeait d'une œuvre qu'elle ait " l'air grec " et raffiné et on préférait les créations hybrides