Duns Scot et la déduction a priori de la Trinité

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Dans son œuvre théologique, Duns Scot propose une démonstration métaphysique de la Trinité. Il produit une véritable déduction a priori des émanations trinitaires, sans recourir aux données de l’Écriture, et antérieurement même aux noms des personnes. Puisqu’il n’existe que deux productions possibles, par mode d’intellection et par mode de volition, et parce qu’il faut partir d’une subsistence première, Duns Scot montre que l’essence divine, par le biais de la première personne, se communique nécessairement aux deux autres. Ce schéma fait l’économie du Filioque hérité d’Augustin dans l’occident latin.Mais il y a un prix à payer : il est impossible de penser le passage de l’essence unitaire de Dieu à la triplicité des subsistences ; la réflexion se détache de l’Écriture sainte ; la théologie se sépare de l’économie du salut.

In his theological work, Duns Scotus proposes a metaphysical demonstration of the Trinity. He produces an a priori deduction of the Trinitarian emanations, without resorting to the data of Scripture, and even prior to the names of the persons. Since there are only two possible productions, by mode of intellection and by mode of volition, and because it is necessary to start from a first subsistence, Duns Scotus shows that the divine essence, through the first person, necessarily communicates itself to the other two. This schema avoids the Filioque inherited from Augustine in the Latin West. But there is a price to pay: it is impossible to conceive of the passage from the unitary essence of God to the triplicity of subsistences; this reflection detaches itself from Sacred Scripture; theology separates itself from the economy of salvation.