Les méditations cartésiennes de Simone Weil

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Robert CHENAVIER —  Les méditations cartésiennes de Simone Weil Résumé — Au cours d’une période qui voit Husserl livrer son testament philosophique, la Krisis, l’étudiante Simone Weil ouvre son Diplôme d’études supérieures, en 1930, par le constat du désarroi dans lequel se trouve l’époque et de l’incertitude dans laquelle nous laisse la science. Il faut opérer un retour à Descartes, dans une automéditation proche de celle que recommandait Husserl. Cependant Simone Weil ne s’oriente pas vers une phénoménologie. Loin d’explorer la sphère d’être du cogito, elle cherche à en sortir, plus rapidement encore que Descartes, pour rencontrer la réalité du monde, et inventer une sagesse pour notre condition d’être percevant, ce qui signifie, avant tout, d’être qui travaille. Seul le travail permet d’éprouver la nécessité réelle, et de retrouver " l’union de l’âme et du monde ", dans les conditions créées par l’industrie. C’est dans la ligne de la vocation mondaine de la philosophie de Descartes, que Simone Weil amorce sa réflexion sur le rôle du travail comme fondement d’une sagesse, dans ces nouvelles conditions d’existence déterminées par la forme collective de la production. À partir de 1935, elle verra dans la crise un signe de la " faillite de Descartes ".

— During the period that Husserl was declaring his philosophical testament, Die Krisis, Simone Weil was a student starting her Diplôme d’études supérieures in 1930, mindful of the utter confusion of the times and of the atmosphere of uncertainty generated by science. One must return to Descartes, in a self-meditation similar to the one recommended by Husserl. But Simone Weil did not move toward a phenomenology. Far from exploring the sphere of being through the cogito principle, she sought to escape from that sphere, even more rapidly than did Descartes, in order to confront the reality of the world and to invent a wisdom for the condition of a conscious being, which means, above all, a being who works. Only work makes it possible to experience real necessity and to reestablish " the union of the soul and the world ", given the conditions created by industry. It was in the worldly vocation of Descartes’ philosophy that Simone Weil initiated her reflection on the role of work as a basis of wisdom, under the new conditions of existence determined by the collective form of production. Not until 1935, would she see in the crisis a sign of the " failure of Descartes ".

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