Pour qui sonne la musique malienne ? Productions sonores et imaginaire 2.0 de la nation

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2022

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Emmanuelle Olivier, « Pour qui sonne la musique malienne ? Productions sonores et imaginaire 2.0 de la nation », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10670/1.dq7rdi


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Au Mali, comme dans la plupart des autres pays ouest-africains, l’industrie de la musique populaire connaît des changements majeurs avec la numérisation des supports de production et d’écoute musicale. Les home-studios, nouveaux lieux de la création musicale, se multiplient et font apparaître une nouvelle figure et un nouveau métier : l’ingénieur du son. De nouveaux prescripteurs apparaissent, médias classiques (radios et télévisions) mais surtout médias numériques (plateformes de streaming et de téléchargement, blogs et médias sociaux sur Internet), financés par des entreprises privées locales et internationales, des associations, voire des mouvements religieux. Le téléphone mobile s’impose comme principal mode d’accès à la musique, tandis que les opérateurs téléphoniques se muent en opérateurs culturels, en développant leurs propres services de contenus musicaux, et en permettant à des plateformes locales de délivrer des contenus via leurs dispositifs de m-paiement.Avec le numérique, la musique n’a jamais été aussi connectée. Mais dans des pays où ont sévi des crises majeures, tels que le Mali (et la Côte d’Ivoire), on peut se demander si ces dynamiques globalisées de la musique font sauter, ou au contraire réifient, les clivages identitaires, si elles contestent les normes sociales ou à l’inverse, y adhèrent. C’est ce que l’on analysera à travers une ethnographie des studios d’enregistrement et de leur milieu professionnel à Bamako. On verra que la culture sonore du Mali relève aujourd’hui d’un entre soi fondé sur des ressources, des mémoires et des images qui puisent pour l’essentiel dans le « folklore » malien, mais un folklore 2.0 retravaillé par les effets audionumériques des studios. Ces effets constituent autant de « signatures sonores » qui participent de la construction des identités culturelles, religieuses, genrées ou encore générationnelles, mais sont aussi investis de valeurs morales, portent des imaginaires ou renvoient à des normes de comportement.

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