18 décembre 2023
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David Ortiz Haro et al., « Storm Alex 2020 : Responsabilité, solidarité et entraide pour la résilience des communautés », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.drrknr
Les conséquences de la tempête Alex dans le sud-est de la France ont mis en lumière de nouvelles possibilités d'interaction humaine en cas de catastrophe. Malheureusement, les autorités et le personnel de secours perçoivent souvent les populations comme des acteurs passifs, négligeant leur potentiel en tant que ressources humaines précieuses. Cette perspective ne reconnaît pas leur rôle actif. Il est essentiel d'étudier comment les communautés locales se sont comportées et ont établi une solidarité parallèlement aux activités des institutions officielles. En analysant les récits des habitants, des autorités et du personnel de secours, nous avons identifié des aspects sociaux et organisationnels uniques. Des réseaux sociaux solides et des liens entre les parties prenantes illustrent la présence d'une adaptation occidentalisée de pratiques collectives ancestrales. Des comportements collectifs ancestraux comparables existent dans le monde entier, comme la Minga dans les pays andins, le Moyai-Naoshi au Japon ou la Twiza dans certains pays arabes. es pratiques culturelles servent de mécanismes collectifs pour relever les défis collectifs et individuels à la suite d'une catastrophe. Elles représentent des unités et des pratiques collectives ancestrales dotées de diverses fonctionnalités qui transcendent les frontières. Dans le cas de la tempête Alex, ces unités et pratiques communautaires de survie ont été automatiquement activées pendant et après une panne d'électricité totale de 48 heures. Nous en observons l'émergence dans l'analyse qualitative de quatre-vingt-dix-huit entretiens. Pour des raisons opérationnelles dans le contexte français, nous l'appelons "MINGAS", ce qui signifie "Mouvement d'intervention immédiate, générosité et actions solidaires" ou "Immediate intervention movement for generosity and solidarity actions". Nous avons notamment constaté que ce mouvement reste actif sur le long terme après la catastrophe. La clé du succès de cette unité réside dans la culture du partage adoptée par les habitants des vallées. L'entraide permanente et les actes de solidarité ont renforcé les capacités des résidents locaux et servent d'exemple de résilience sociale. Après l'événement, les gens ont fait preuve d'un sens accru des responsabilités. Toutefois, un travail avec les institutions publiques est nécessaire pour une meilleure coordination, mais il n'est pas encore achevé.