The “Energy Transition”, from Atomic Utopia to Climate Denial: United States, 1945-1980 La « transition énergétique », de l'utopie atomique au déni climatique, USA, 1945-1980 En Fr

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Jean-Baptiste Fressoz, « La « transition énergétique », de l'utopie atomique au déni climatique, USA, 1945-1980 », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.duvwxp


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Résumé En Fr

The oil companies’ strategies for producing ignorance have already been the subject of important historical works. This article contributes to this question but with a different perspective. It focuses less on climate scepticism than on a more subtle, more acceptable and therefore much more general form of climate denial: the futurology of the “energy transition”, in which the history of energy has played a fundamental role. First, I describe the intellectual space, straddling atomic utopia and neo-Malthusianism, in which the idea of energy transition emerged in the 1950s. Then I focus on the work of Cesare Marchetti, an atomic scientist who, in 1974, applied the logistic model (or S-curve) to the analysis of the evolution of the global energy mix. Finally, I show the considerable influence of this logistical modeling within the Carter administration, among Exxon executives and climate scientists of the 1980s. Yet it is precisely this assumption that is problematic: considering energies, like technologies, as distinct and competing entities, when in fact they entertain relationships which are both competitive and symbiotic.

Les stratégies de production d’ignorance des compagnies pétrolières ont déjà fait l’objet d’importants travaux historiques. Cet article contribue à cette question mais en décalant le regard. Il s’intéresse moins au climatoscepticisme qu’à une forme plus subtile, plus acceptable et donc beaucoup plus générale de déni du problème climatique: la futurologie de «la transition énergétique», au sein de laquelle l’histoire de l’énergie a joué un rôle fondamental. Il décrit tout d’abord l’espace intellectuel, à cheval entre utopie atomique et néomalthusianisme, au sein duquel naît l’idée de transition énergétique. Il étudie ensuite les travaux de Cesare Marchetti, un savant atomiste qui, en 1974, applique la courbe de substitution logistique (ou courbe en S) à l’analyse de l’évolution du système énergétique mondial. Il montre l’influence considérable de la modélisation logistique au sein de l’administration Carter, des lobbyistes d’Exxon ou des climatologues des années 1980. Or c’est précisément cette hypothèse qui est problématique: considérer les énergies à l’instar des techniques comme des entités distinctes et en compétition alors qu’elles entrent autant en symbiose qu’en concurrence.

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