Violence et plasticité des stéréotypes anti-judaïques et anti-hispaniques dans la seconde moitié du XVI e siècle : Le Motu Hispaniae de Juan Maldonado (c. 1545) et la lettre de Mister Aleyn (1596).

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2011

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Paloma Bravo, « Violence et plasticité des stéréotypes anti-judaïques et anti-hispaniques dans la seconde moitié du XVI e siècle : Le Motu Hispaniae de Juan Maldonado (c. 1545) et la lettre de Mister Aleyn (1596). », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.duzssc


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Violence et plasticité des stéréotypes anti-judaïques et anti-hispaniques dans la seconde moitié du XVI e siècle : Le Motu Hispaniae de Juan Maldonado (c. 1545) et la lettre de Mister Aleyn (1596). Dans l"Europe du XVI e siècle, marquée par l"émergence des États modernes, l"affirmation des différences ethniques s"accompagne le plus souvent de formulations caricaturales destinées à stigmatiser l"autre européen i . Le phénomène se développe dans la première moitié du XVI e siècle à l"occasion des guerres d"Italie qui favorisent la cristallisation d"un certain nombre d"idées reçues concernant les différentes nations européennes : les Français passent pour de bons militaires mais également pour des êtres inconstants, superficiels, incivils et impétueux, les Allemands sont réputés ivrognes, les Italiens sont considérés comme arrogants et efféminés. Quant aux Espagnols, leur gravité, leur superbe et leur cruauté tyrannique sont unanimement reconnues. Dans la seconde moitié du XVI e siècle, cependant, à la faveur de la Réforme protestante et des guerres de religion, de nouveaux clivages se mettent en place, créant de nouvelles altérités. L"autre est alors non seulement un étranger mais encore un hérétique. Perçu comme une menace, tantôt réelle tantôt fantasmatique, il donne lieu à des représentations manichéennes tendant à le diaboliser. C"est à cette époque que protestants et catholiques deviennent la cible de violentes caricatures. Parmi ces derniers, ce sont les Espagnols qui sont le plus souvent stigmatisés et, fait paradoxal, ces champions de la foi sont précisément présentés comme un peuple imparfaitement christianisé « à peine sorti de l"Alcoran et de la synagogue » ii . Partout en Europe, les Espagnols sont vus comme des juifs ou des crypto-juifs qui se sont faussement convertis au christianisme pour imposer, sous couvert de religion, leur odieuse tyrannie. Cette vision est particulièrement présente en Espagne à l"époque de Philippe II. En effet, c"est à l"occasion de l"intervention de ce roi auprès de la Ligue, que les rivalités (affichées sous Charles Quint et nourries par les guerres d"Italie) sont rallumées et débouchent, de part et d"autre, sur une campagne de diffamation. Après 1567, la littérature hispanophobe, plus virulante, atteint également un public élargi grâce à de nombreux livrets politiques dont la diffusion est encouragée par les pouvoirs en place iii . Dans les textes de cette campagne, les Espagnols sont représentés comme un curieux amalgame de stéréotypes : les défauts des rois d"Espagne, de leurs armées et de la politique impériale sont attribués à chaque Espagnol à titre individuel et sont représentés comme des tares inhérentes à leur race. Les insultes et les invectives s"adressent uniformément aux soldats, au souverain, aux jésuites, aux paysans aux inquisiteurs et aux navigateurs de telle

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