2016
Cairn
Yves Verneuil, « La création du CAPES : révolution ou innovation contrariée (1950-1952) ? », Carrefours de l'éducation, ID : 10670/1.dwk0qf
Le statut de la fonction publique ayant exigé un recrutement par concours, auquel ne suffisent ni l’agrégation pour les lycées, ni le CAEC pour les collèges, il est décidé, en 1950, de créer un nouveau concours pour le recrutement des professeurs du second degré, le CAPES. L’agrégation est toutefois maintenue et demeure la référence. Le défaut de formation pédagogique des agrégés a pourtant conduit le directeur des enseignements du second degré, Gustave Monod, à donner la priorité, dans le CAPES, à cette formation : les épreuves pédagogiques se passent avant les épreuves scientifiques, lesquelles reposent sur les programmes du second degré ; le niveau scientifique des candidats est censé avoir déjà été vérifié par l’obtention de la licence. Ces dispositions sont très fortement contestées par les principales organisations corporatives de l’enseignement secondaire. En 1952, le successeur de Gustave Monod, Charles Brunold, revient sur l’antériorité des épreuves pédagogiques dans les épreuves du CAPES. Naissait l’institution des CPR, qui consacre l’idée d’un temps de formation pédagogique pour les certifiés, on pourrait dire que le CAPES prend la forme d’une « petite agrégation ».