En marge de la psychosomatique : Freud, sa maladie et nous

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L’histoire de la maladie de Freud nous montre à quel point il essaya d’écarter la confrontation avec elle et de la traiter comme non importante. De la même manière, dans ses lettres personnelles, le corps malade reste dehors, comme une autre (personne). C’est Konrad, pas lui : on n’en tient pas compte. En outre, dans ses correspondances, en particulier avec Ferenczi, certaines manifestations, notamment dépressives, sont considérées comme somatiques puis écartées du champ de ses considérations. Des insights occasionnels importants, comme au sujet de la relation des maladies psychosomatiques avec la haine, ne changent rien à son attitude fondamentale. Et pourtant, si l’on examine ses écrits depuis le début de sa maladie, des sujets comme le déni et le masochisme prennent une place importante. Ce n’est que dans l’évolution ultérieure post-freudienne que ces thèmes seront de plus en plus intégrés dans le dialogue – dans le discours entre analyste et analysand.

The story of Freud’s illness shows us the extent to which he went to try to stave off any confrontation with it and to treat it as if it were unimportant. In the same way, in his personal letters the ill body remains on the outside, as if it were another (person). It is Konrad, not he, it is not taken into account. Furthermore in his correspondence, particularly with Ferenczi, certain manifestations, in particular depressive ones, are considered as being somatic and put out of his scope of thought. Occasional important insights such as that of the relation between psychosomatic illness and hatred change nothing in his attitude. And if we examine his writings from the onset of his illness, issues such as denial and masochism occupy a large part. It is only during ulterior postfreudian evolution that these themes become more and more integrated into the dialogue – and are talked through between the analyst and the person in analysis.