2021
Cairn
Adeline Blaszkiewicz-Maison, « Dans le sillage d’Albert Thomas : les réseaux socialistes réformistes de l’Organisation internationale du travail », Cahiers Jaurès, ID : 10670/1.dy4x9v
Cet article se penche sur la structuration et la réorganisation des réseaux socialistes réformistes, héritiers de l’avant-guerre, au sein de l’Organisation internationale du travail (OIT), et de son secrétariat permanent, le Bureau international du travail (BIT). Alors que l’OIT se construit explicitement comme une alternative à la révolution violente portée par Moscou et l’Internationale communiste, Albert Thomas, qui en dirige le secrétariat permanent, incarne quant à lui une option ouvertement réformiste qu’il a tenté de développer au sein du socialisme français au début du XXe siècle. Si cette option perd son crédit en France après la guerre, elle montre sa dynamique au sein de l’OIT avec des figures socialistes, notamment françaises, doublement marquées par l’expérience de la Première Guerre mondiale et de la participation à la Défense Nationale, mais aussi par un attachement à un socialisme réformiste, soucieux d’action et de réalisations immédiates. Cette dynamique s’articule aussi à la volonté de de recréer un nouvel espace international à la croisée des internationalismes socialiste, syndical et coopératif qui se reconfigurent après la Première Guerre mondiale.