2013
Cairn
Jérôme Rousse-Lacordaire, « La cabale au service du christianisme au XIXe siècle : Le chevalier Drach et le Père Perrone », Revue des sciences philosophiques et théologiques, ID : 10670/1.dz39pb
Converti du judaïsme au catholicisme en 1823, Drach s’expliqua de sa conversion dans plusieurs ouvrages où il recourait volontiers à la cabale pour étayer son apologétique catholique traditionaliste. D’autres, pour partie à sa suite, firent de même, comme E. Boré, J.-S. Devoucoux, J.-E. de Mirville ou Jean de Pauly. Ce fut surtout l’influent théologien jésuite G. Perrone, du Collège romain, qui, à partir de 1835 et surtout en 1870, s’appuya sur les développements cabalistiques de Drach pour les mettre au service de sa démonstration de la messianité et de la divinité du Christ, en intégrant la cabale dans un ensemble d’autorités assez diverses. Après lui, le recours apologétique à la cabale disparut largement, notamment du fait du développement de l’antijudaïsme catholique, de la récupération de la cabale par l’occultisme, de la marginalisation du traditionalisme catholique et des nouvelles orientations de la théologie et de l’apologétique.