1996
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Henri Gilles, « Les livres juratoires des consulats languedociens », Cahiers de Fanjeaux, ID : 10670/1.dzu21p
L’expression de « livre juratoire » ne figure pas dans les dictionnaires, bien qu’elle ait été couramment employée dans la France méridionale. L’usage de ces livres se rattache à l’essor du régime municipal. Consuls et magistrats de la cité sont alors astreints au serment promissoire. Ce dernier prend au XIIIe siècle la forme d’un serment prêté sur les quatre Évangiles ou bien d’un serment prononcé sur la représentation du Christ en croix, de sorte que, dans certains livres juratoires, l’image de la Crucifixion se trouve substituée aux Évangiles ou bien associée à ceux-ci. Les livres juratoires qui subsistent, fréquemment remaniés, s’avèrent composites. Beaucoup présentent de larges extraits des Évangiles. Les plus anciennes figurations de la Passion apparaissent au XIIIe siècle. Dans les livres juratoires ont été enregistrés les documents qui fondaient l’autonomie des communautés, comme si l’autorité de la parole divine ou l’image de la divinité elle-même avait sacralisé ces documents, leur attribuant un caractère inviolable.