In Spain, the memory-donuts of the Holocaust and the Shoah En Espagne, la mémoire-donuts de l’Holocauste et la Shoah En Fr

Résumé En Fr

How can we talk about the memory of the Shoah in Spain when this country, a neutral power during the Second World War, was not involved in the destruction of the Jews of Europe? In her study of the Jews in Spain, Danielle Rozenberg posed a paradox that is still relevant today 1: on the one hand, Spain's connection with the history of the Shoah can only be indirect, so that the figure of the deportee, so important in the rest of post-war Europe, did not have a social existence until recently. On the other hand, since 2006 there has been a ‘Day of Remembrance of the Holocaust and Prevention of Crimes against Humanity’, proof that Spain is part of the European memory of concentration camps. We maintain that in Spain, while the memory of the Shoah has been one of the driving forces behind the Republican ‘return to memory’ since the mid-1990s, it paradoxically constitutes a void in the memory of the Holocaust.

Comment parler de mémoire de la Shoah en Espagne alors que ce pays, puissance neutre pendant le second conflit mondial, n'a pas été impliqué dans la destruction des Juifs d'Europe ? Dans son étude sur les Juifs en Espagne, Danielle Rozenberg a posé un paradoxe qui demeure d'actualité 1 : d'un côté, le rattachement de l'Espagne à l'histoire de la Shoah ne peut être qu'indirect, de sorte que la figure du déporté, si importante dans le reste de l'Europe d'après-guerre, n'a pas eu, jusqu'à une date récente, d'existence sociale. De l'autre, il existe depuis 2006 une « journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité », preuve que l'Espagne est partie prenante de la mémoire concentrationnaire européenne. Nous soutenons qu'en Espagne, si la mémoire de la Shoah est bien l'une des matrices du « retour des mémoires » républicaines depuis le milieu des années 1990, elle constitue paradoxalement un vide dans la mémoire de l'Holocauste.