2009
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[VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement ; no. 6 (2009)
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Franck Huyghues Despointes, « La Loire, espace d’une gouvernance environnementale ? », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.e0cawx
Nous sommes passés sur la Loire d’une politique principalement de l’État (énergétique, sécuritaire, économique) à une action publique multi-niveaux. Nous entendons par action publique Loire : un territoire de l’action publique à géométrie variable (la zone d’action du Plan Loire grandeur nature, le Val de Loire patrimoine mondial de l’Unesco) en fonction des politiques et des acteurs concernés. Cette action publique Loire, au contenu politique varié (sécurité, économie, environnement, patrimoine), met en scène une pluralité d’acteurs publics (État, collectivités locales) et privés (associations de protection de l’environnement).Il faut se rappeler que cet espace devait être aménagé (quatre barrages étaient programmés) et qu’à la faveur d’un mouvement écologiste, le réseau Loire Vivante, à la fin des années 1980, ce programme a été largement revu. L’intérêt ici se situe moins sur le conflit que sur ses effets : la réorientation de l’action publique Loire et les modalités de production de cette dernière.L’intervention de la société civile a modifié l’action publique dans ses objectifs mais aussi dans ses moyens. Nous nous accordons avec Vincent Simoulin pour penser la gouvernance comme un référentiel (au sens de Pierre Muller) de l’action publique (Simoulin, 2003).Le débat d’idées opéré par l’intrusion d’acteurs écologistes dans le programme d’aménagement de la Loire a-t-il conduit à l’ouverture du processus de décision ? Pouvons-nous pour autant parler de gouvernance ?Le processus de crises-conflits n’a pas donné lieu à une ouverture mais à une percolation, une transfusion, un passage des idées d’une sphère à une autre (des écologistes vers les aménageurs notamment ceux de l’Établissement public d’aménagement de la Loire et de ses affluents). Au final nous n’observons pas de renouvellement des modalités de la coopération entre acteurs. Ainsi une analyse en terme de régulation plutôt que de gouvernance se dégage.