2014
Cairn
François Noudelmann, « La Traite, la Shoah... sur les usages d'une comparaison », Littérature, ID : 10670/1.e0mfwt
Dès Le Discours antillais, Glissant compare l’histoire de la Traite et la diaspora juive. Il oppose la figure du migrant nu, issu de la cale du bateau négrier, à celle du déporté qui conserve l’unité de son peuple malgré sa dispersion. La comparaison est offensive et vise à contester plus largement la référence à une vérité originelle des nations. Mais l’histoire juive n’est peut-être qu’un masque permettant à Glissant de cibler une idéologie du retour propre aux mouvements afro-centristes. Sa réflexion a évolué vers une pensée des mémoires conniventes et partageables, dans Mémoires des esclavages, et la comparaison s’est effacée au profit d’une mise en relation des histoires transversales.