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Françoise Mengin, « Circulez, y a [pas d’Etat] à voir: Documents de voyage et identifi cation des ressortissants d’un Etat non reconnu », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.e0pytn
La mobilité transnationale des 23 millions de Taiwanais est inversement proportionnelle au degré de reconnaissance de leur Etat. Dans leur cas, la tension qui est au fondement des documents de voyage entre liberté de circulation et impératif d’ordre sécuritaire est déplacée : il s’agit moins de surveiller des individus que de veiller à ne pas reconnaître leur Etat. L’analyse des passeports, visas et papiers d’identification des Taiwanais à l’étranger met en évidence des logiques de neutralisation, d’inversion et de suspension propres à l’hétérotopie foucaldienne afin de résoudre cette tension déplacée, l’exception taiwanaise ayant in fine valeur d’indice. Le raisonnement suit une double diachronie : celle du périple dans ses trois moments successifs – le départ, l’entrée et le séjour à l’étranger – et, au sein de chacun d’entre eux, celle des réglementations adoptées par les Etats étrangers pour attirer les ressortissants d’un Etat qu’ils refusent de reconnaître.