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Dominique Vinck et al., « Éthique et protection des données : quoi et qui protège-t-on ? », Serveur académique Lausannois, ID : 10670/1.e14877...
En situant la préoccupation contemporaine d’éthique de la recherche dans une histoire dont se sont saisis très tôt les sociologues, les auteurs, eux-mêmes sociologues, montrent comment elle s’ancre dans une « opération de neutralisation axiologique, de dépolitisation et d’insensibilisation des chercheur·euse·s vis-à-vis des objets de recherche, même s’il s’agit d’êtres humains et de la société », selon laquelle il s’agit de traiter les faits sociaux comme des choses ainsi que le préconisait Durkheim. Cette « neutralisation » éthique participe de l’incompréhension de ce qu’est une donnée de la recherche. Elle aboutit aujourd’hui à une intégration « externe » de l’éthique dans la recherche qui se traduit par une conception procédurale de celle-ci et finalement à un « régime éthicocratique » de la recherche destiné à la canaliser et la contrôler. Les enjeux de l’éthique de la recherche sont alors déplacés du terrain réflexif à celui de la judiciarisation, du risque de la critique interne au risque de procédure judiciaire.