30 octobre 2018
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Nicolas Sarzeaud, « La ville, corps malade : Besançon 1544 », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.4000/tc.9528
Quand vient l’été 1544 à Besançon, saison favorable aux épisodes de peste les plus sévères, voilà déjà plusieurs années que la maladie y règne, sans que les mesures prises par les gouverneurs n’y fassent rien. Ils décident alors de vouer la cité au Saint-Suaire de Besançon, empreinte du corps du Christ dans un linge, révéré dans la cathédrale Saint-Étienne. Pour matérialiser ce contrat votif, ils fondent une confrérie du Saint-Suaire et commandent une image ; un tableau en cire figurant le plan de la cité, déposé devant la relique avec laquelle s’amorce le dialogue votif. La cire, traditionnellement utilisée par les fidèles souffrant pour se vouer aux reliques, attribue à la ville une corporéité ; c’est le portrait efficace du corps social de la cité, mais aussi son corps topographique, que dressent les gouverneurs pour traiter la contagion. Cet article s’intéresse à cet acte d’image, engageant la communauté dans un tableau de cire, ainsi qu’aux effets politiques d’une telle représentation, par laquelle la ville apparaît à elle-même comme un corps solidaire.