11 octobre 2019
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Philippe-Alexandre Gonçalves, « Intolérance côté scène, tolérance côté rue : le regard de Gil Vicente sur les Juifs », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.e24541...
Rares sont les personnages des autos1 de Gil Vicente (1465-15372) qui ne se trouvent pas sous les feux de sa satire. Une des figures qui n’est pas épargnée sur scène, victime de nombreuses railleries et calomnies, est celle du Juif. Catholique fervent, les pièces de l’auteur sont un reflet des idées de la cour et de leurs perceptions de l’autre. La critique du Juif ne possède pas de limites comme le témoigne le Juif de la Barca do Inferno. En comparaison avec les autres auteurs de son époque, Gil Vicente se montre moins virulent. Il offre, en effet, un tout autre visage en ce qui concerne les juifs établis au Portugal et partie intégrante de la société, comme le démontre la carte de Santarém. À première vue paradoxale dans ce qui pourrait être perçu comme un double-discours, à savoir celui de la scène et celui de la vie, la vision de Gil Vicente porte sur la tolérance et l’acceptation de l’autre dans un contexte politique et religieux épineux, lié à la religion et à la pensée de son époque.