2020
Cairn
Hélène François et al., « Atteinte rénale au cours du syndrome de Sjögren », Néphrologie & Thérapeutique, ID : 10670/1.e2554b...
Le syndrome de Sjögren primitif est une maladie auto-immune caractérisée par une infiltration lymphoplasmocytaire des glandes exocrines (salivaires et lacrymales) entraînant le symptôme cardinal, qui est un syndrome sec buccal et oculaire. Les complications systémiques sont possibles, mais l’atteinte rénale est rare et affecte en général moins de 10 % des patients. L’atteinte rénale la plus spécifique et fréquente du syndrome de Sjögren primitif est la néphrite tubulo-interstitielle au cours de laquelle l’interstitium est infiltré par des lymphocytes et des plasmocytes de façon similaire à ce qui est observé dans les glandes exocrines. Des troubles hydroélectrolytiques peuvent survenir comme l’acidose tubulaire distale, le diabète insipide, le syndrome de Gitelman ou de Fanconi. L’atteinte glomérulaire est moins fréquente et correspond à une glomérulonéphrite membrano-proliférative secondaire à la cryoglobulinémie, qui est une complication classique du syndrome de Sjögren primitif. Le pronostic rénal des patients ayant une néphrite tubulo-interstitielle est en général favorable, mais le risque d’insuffisance rénale chronique reste élevé. Il est donc important que la néphrite tubulo-interstitielle soit dépistée tous les ans chez les patients ayant un syndrome de Sjögren primitif avec atteinte systémique. Nous abordons ici l’épidémiologie, la physiopathologie, les diagnostics différentiels et le traitement des atteintes rénales spécifiques au cours du syndrome de Sjögren primitif.