2025
Cairn
Bertrand Guest, « Vers une extension herméneutique : pour traduire « la nature », décoloniser les signes », Littérature, ID : 10670/1.e27e4e...
Les traductions qui circulent, en matière de pensée environnementale, dessinent un monde inégalitaire, centré sur l’Occident anglophone. Or l’enjeu est non seulement de décentrer le monde qui s’y pense en pluralisant les langues, mais par le biais des langues indigènes, ce faisant, de faire justice à ce que la nature elle-même comporte d’a priori intraduisible, parce que souvent inaperçu. Peut-être peut-on alors déceler combien le vivant comporte de signes, tout non-humains soient-ils. Le plurilinguisme, en ce qu’il s’attache à la pluralité des langues humaines et de leurs manières diverses de penser le terrestre, hors du seul découpage entre nature et culture, constitue une initiation à des langues autres qu’humaines, ces diverses façons dont le vivant fait signe et raconte des histoires qu’il nous reste à écouter, ce qui est tout autre chose que de réinventer les nôtres, ce qui ajoute un horizon.