2008
Cairn
Arnaud Dubien et al., « L'économie résiste à la guerre des chefs », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.e2l8qp
Le pays a connu en 2007 une séquence politique dense avec la dissolution de la Rada (Parlement), des élections anticipées et une nouvelle alternance, après des mois de luttes acharnées. L’ex-Premier ministre, Ioulia Timochenko, a donc retrouvé son fauteuil, alors que la situation économique est plutôt favorable, avec une croissance robuste. Mais va-t-elle avoir les coudées franches pour traiter de dossiers brûlants comme la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et la modernisation de l’appareil industriel ? Car ce n’est qu’après plusieurs mois de tractations opaques que la Rada a entériné avec une voix de majorité, fin 2007, sa candidature à la tête d’une équipe issue d’un compromis avec le Président. C’est dans un climat de suspicion réciproque et en plein hiver que la question de la remise à plat des accords gaziers avec la Russie a été abordée, le nouveau Premier ministre souhaitant notamment évincer l’intermédiaire RosUkrEnergo, qui détient le monopole des importations de gaz en Ukraine. Ioulia Timochenko veut revenir aux accords intergouvernementaux directs avec la Russie et procéder à une révision à la hausse des droits de transit sur les livraisons à l’Union européenne. Si la vie politique semble embourbée et l’Etat bloqué du fait des intérêts contradictoires des clans régionaux, l’activité économique montre des signes de bonne santé. Cela malgré d’importants retards accumulés dans le domaine des investissements tant publics que privés, alors que ceux venus de l’étranger (6 milliards de dollars en 2007) restent chroniquement insuffisants.