Flaubert: scandal with Emma and pity with Félicité Les atermoiements de Flaubert : scandaliser avec Emma et apitoyer avec Félicité En Fr

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8 janvier 2023

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Martine Cornet, « Les atermoiements de Flaubert : scandaliser avec Emma et apitoyer avec Félicité », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.e3fc29...


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Résumé En Fr

: The name Flaubert, associated with the word scandal, is reminiscent of the uproar caused by Madame Bovary in the nineteenth century. Because of, this affair and the ensuing trial in 1857 for insulting "public morals" and offending "religion", Flaubert remains, for many readers, the author of this one novel. The defining contours of the term scandal are unclear. Éric de Dampierre offers a definition of it, ranging the primary notion of moral theology to the sociological use of “that which splashes religion ”. Indeed, Flaubert can be considered blasphemous in his staging of Madame Bovary's death, organized, in part, to expose the dying woman's ridiculous link to religion. This study aims to compare Emma's agony with that of Félicité in order to see at work the half-hearted morality of Flaubert, a tightrope walker, wandering on a tightrope suspended between feigned pity and real swagger. Indeed, Emma finds in extremis a punishment equal to her “fault”, her strayings as an adulterous wife , Félicité meets a sad end in the light of its confounding simplicity: the death of these two women, a pitiful alternative to their chimerical desire for love, being, according to the reader, poignant and disconcerting moments. Éric de Dampierre, "Themes for the Study of Scandal", Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, no. 3, 1954, p. 328-336. "Plaidoirie du défenseur, Me Senard", Gustave Flaubert, Œuvres complètes (ed. Claudine GOTHOT-MERSCH, with, for this volume, the collaboration of Jeanne BEM, Yvan Leclerc, Guy Sagnes and Gisèle Séginger), Paris, Gallimard, "Bibliothèque de la Pléiade", vol. III, 2013, p. 528. Mr. Senard states: "The terrible expiation of guilt" (ibid., p. 532).Traduction : microsoft translator.

Le nom de Flaubert, associé au mot scandale, rappelle le tapage suscité au XIX e siècle par Madame Bovary. À cause de, ou grâce à cette affaire et du procès qui s'ensuivit en 1857 pour outrage « aux moeurs publiques » et offense « à la religion », Flaubert reste, pour nombre de lecteurs, l'auteur de ce seul roman. Les contours définitoires du terme scandale sont flous. Éric de Dampierre en propose une définition, allant de la notion première de théologie morale à l'usage sociologique de « ce qui éclabousse la religion 1 ». En effet, Flaubert peut être considéré comme blasphématoire dans sa mise en scène de la mort de Mme Bovary, organisée, en partie, pour exposer le lien ridicule de la moribonde à la religion. Le recours à des exemples « pris au fil de l'histoire » est un moyen efficace d'illustrer un « événement scandaleux », selon Éric de Dampierre qui cite l'affaire Dreyfus. Revenons en 1857, année riche en procès littéraires 2 : Madame Bovary en janvier, Les Fleurs du mal de Baudelaire en août et Les Mystères du peuple d'Eugène Sue en septembre. Comme d'autres écrivains français de son siècle, Flaubert s'intéresse à l'adultère féminin pour, en 1856, lui consacrer Madame Bovary, même s'il affirme n'avoir pensé ni « à l'adultère, ni à l'irréligion 3 » en écrivant son roman. Conscient des querelles provoquées par son « livre moral 4 » et sur les conseils de George Sand, il rédige Un coeur simple. Dans une lettre à Edma Roger des Genettes, Flaubert annonce son objectif : « Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles 5 ». La succession de malheurs traversés par la servante Félicité a, effectivement, de quoi attendrir un coeur de pierre. Pour écrire ce conte, l'auteur at -il renoncé à cette « exploration risquée, scandaleuse, vertigineuse des limites 6 » dont il fait preuve dans Madame Bovary ? Félicité connaît à l'heure de sa mort une insolite apothéose où elle prend son perroquet pour le Saint-Esprit. L'oiseau domestique est-il le dérisoire symbole de la religion ou celui de la naïveté de sa propriétaire ? Le lecteur doit-il s'amuser de la sottise de la servante ou bien s'en étonner tout en se demandant si l'auteur respecte celle dont le modèle réel serait « une certaine Louise Barette 7 » ? Chez Félicité, la question du désir semble réglée par la sensualité qu'elle reporte exclusivement sur Loulou, sorte de substitut de l'amant. Son

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