Paysages du Việt Nam, du camouflage à la résurgence des traces laissées par la guerre

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16 novembre 2017

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Amélie Robert, « Paysages du Việt Nam, du camouflage à la résurgence des traces laissées par la guerre », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.e3w18r


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Au cours de son histoire contemporaine, le Việt Nam a été fortement marqué par la guerre. Deux conflits s’y sont en effet succédés pendant trente ans, la guerre de décolonisation ou guerre d’Indochine contre les français (1945-1954) puis celle du Việt Nam contre les Américains (jusqu’en 1975). Cette dernière est incontestablement celle qui a le plus marqué les paysages : aux bombardements, y compris au napalm, se sont ajoutés les épandages d’herbicides (dont le tristement célèbre agent orange), perpétrés par les troupes américano-sud-vietnamiennes dès 1961. Mais quels en sont les impacts sur les paysages actuels ? Issue de recherches doctorales, la présente contribution s'est fondée sur l’exemple de la province de Thừa Thiên Huế, où les pratiques militaires ont été intenses. La guerre y a laissé des traces que l’on pensait « indélébiles », « étrangement inquiétantes ». Pourtant, les relevés de terrain et l’analyse d’images satellitales révèlent que, plus de trente ans après la fin du conflit, ces traces ont pour la plupart disparu, du moins ont-elles été « camouflées ». Mais ce n’est pas tant la nature qui a les « camouflées » que l’Homme : volonté consciente ou inconsciente ? Il a en fait été surtout guidé par la nécessité d’après-guerre d’exploiter les ressources forestières, d’étendre ses surfaces cultivées. Ainsi, les traces laissées par le conflit ont-elles été dissimulées par la superposition d’autres traces, imputables à d’autres pratiques, celles civiles d’après-guerre. Localement, toutefois, des stigmates de la guerre se dévoilent : ce sont des entonnoirs de bombardement. Surtout, quelques sites demeurent contaminés par la dioxine, en raison de l’usage des herbicides. Et là, apparaissent d’autres traces, plus dramatiques, qui ne concernent plus les « paysages naturels » mais l’Homme : la santé des nouvelles générations continue d’être affectée par la dioxine. La guerre, ses empreintes n’ont donc pas totalement disparu. On cherche même à les raviver, à les faire ressurgir aujourd’hui. Depuis 2007, se perçoit en effet une volonté de patrimonialiser les lieux majeurs du théâtre de guerre, leurs paysages surtout « naturels », bien que les traces soient devenues presque invisibles, ce dans un but touristique.

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