6 juin 2024
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Nathan Rizzuto, « Le détroit du Pas de Calais : objet, variable ou terrain d’analyse des mutations à la frontière franco-britannique post-Brexit ? », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.e44890...
Bien qu’étant une interface naturelle entre deux mers et deux terres, les détroits sont davantage considérés comme des systèmes sociopolitiques dans mon travail de recherche. Cette position constructiviste m’amène à étudier des « lieux » du Détroit (Calais, Dunkerque, Douvres), sans pour autant en réifier les limites spatiales.Deux questionnements sous-tendent mon travail. D’une part, j’étudie l’interaction entre le détroit du Pas de Calais et la frontière franco-britannique : j’interroge la capacité du Détroit à être mobilisé comme éventuel support de refrontiérisation (ou rebordering) aidant à la mise en place de contrôles, et comme outil de défrontiérisation (ou debordering) facilitant la création de projets de coopération transfrontalière. D’autre part, j’interroge la capacité de ces dynamiques contradictoires à se croiser et à coexister.La question des échelles d’analyse est enfin au cœur de ce travail. Bien qu’il soit un espace relativement identifié, le détroit du Pas de Calais appartient à différentes spatialités imbriquées. Nous considérons que le Détroit se positionne à une échelle intermédiaire (ou méso), interrégionale en ce sens qu’elle réunit plusieurs entités territoriales issues de pays différents. À l’échelle micro, la dimension terraquée du Détroit se traduit en aménagements spécifiques, très liés aux zones portuaires (Calais, Douvres, Dunkerque) et aux activités maritimes (tourisme, pêche). À l’échelle macro, le détroit du Pas de Calais s’intègre dans deux espaces stratégiques : la mégapole européenne et la façade maritime de la Rangée Nord européenne.