Mobilisations et mémoire collective : pour une typologie des lieux et des moments d’euphorie

Résumé En

Cette communication propose de s’intéresser aux moments d’effervescences collectives en se saisissant de l’ethos des interactions, leurs contextes et plus précisément les espaces qui les délimitent favorisant alors un enchantement . L’espace physique est aménagé afin d’induire ceux qui l’occupent à un état d’euphorie, de conduire leur occupation, leur perception de l’espace et l’échelle proxémique, et donc les formes d’engagement qui s’y déploient. Nous retrouvons une appropriation de l’espace par les participants dirigeant ainsi l’interprétation même des acteurs de la performance : l’espace physique devient un espace vécu, une efficacité symbolique qui permet au lieu de recevoir l’empreinte du groupe et réciproquement. Une mémoire collective se forme, constituée de micro-mobilisations collectives lointaines s’étant déroulées au sein d’espaces déterminés. Elles sont réactivées dans l’imaginaire grâce aux lieux leur étant attribuées. En ce sens, elles sont inscrites dans la mémoire collective et sont évoquées par le nom même de l’espace qui les a accueillies. Afin d’interroger l’efficacité symbolique de l’espace physique sur la performance de la culture, nous retiendrons les plus grandes mobilisations collectives en Corse contemporaine par le prisme d’un corpus d’archives audiovisuelles publiques (sites.ina.fr/mobilisations-en-corse) étudié grâce à une approche anthropologique de la communication et un cadre conceptuel en sciences sociales. Il s’agit d’étendre la réflexion à l’évènement qui relève d’un intérêt pour le chercheur pour ce qu’il dit en s’intéressant à la manière dont il est construit et mis en récit après avoir été vécu. La micro-mobilisation collective en devenant évènement confirme des valeurs sociales, impose une rupture dans l’inattendu et bouleverse le quotidien des individus.