Hépatite Delta : du diagnostic à la prise en charge

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2022

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Aurore Baron et al., « Hépatite Delta : du diagnostic à la prise en charge », Hépato-Gastro & Oncologie Digestive, ID : 10670/1.e4q5of


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L’infection par le virus de l’hépatite Delta (VHD) chez les porteurs chroniques de l’AgHBs est responsable d’une hépatopathie plus sévère évoluant plus fréquemment et rapidement vers une cirrhose et un carcinome hépatocellulaire (CHC). Le diagnostic établi, déterminer le stade de fibrose hépatique est plus compliqué que pour les autres hépatites virales. Les tests non invasifs étant insuffisamment performants, la biopsie hépatique reste le gold standard. Le risque de développer un CHC en cas de fibrose avancée, est environ 1,3 fois supérieur par rapport au mono infecté VHB avec une incidence cumulée de 20 à 30 % à 10 ans. Un dépistage semestriel du CHC par échographie Doppler hépatique et dosage de l’alfa-fœtoprotéine sérique est recommandé. Le meilleur traitement de l’hépatite chronique virale D est d’abord préventif en optimisant la couverture vaccinale contre le VHB. Les patients ayant une charge virale détectable et une fibrose significative (≥ F2) doivent être traités. La stratégie de traitement, avec une durée limitée de traitement, est d’obtenir une virémie VHD indétectable dans le sérum 24 semaines après la fin du traitement. Ce résultat est obtenu dans environ 20 à 25 % avec l’interféron-alfa pégylé. Un inhibiteur d’entrée, le bulévirtide (BLV), a récemment obtenu son AMM européenne pour le traitement des patients infectés par le VHD, à dose de deux milligrammes par jour en sous-cutané. En France, le traitement est réservé aux patients ayant une fibrose avancée F3 ou F4 avec cirrhose compensée ou une fibrose modérée F2 avec élévation des transaminases. Il peut être utilisé en monothérapie ou associé au PEG-IFNα. La durée optimale de traitement n’est pas connue. L’association à des analogues nucléo(s) (t)idiques est indiquée en cas d’hépatite B active ou de risque de réactivation B, surtout en cas de cirrhose. D’autres molécules prometteuses, un inhibiteur de prénylation (lonafarnib) ou un immuno-modulateur hépato spécifique (interféron lambda) pourraient prochainement enrichir l’arsenal thérapeutique pour enfin changer l’histoire naturelle de cette hépatopathie grave.

Hepatitis Delta virus (HDV) infection in chronic HBsAg carriers is associated with more severe liver disease, progressing frequently and rapidly to cirrhosis and hepatocellular carcinoma. The diagnosis established, the stage of hepatic fibrosis is more difficult to determined, in the absence of signs of cirrhosis, cause non-invasive tests are insufficiently effective and liver biopsy still the gold-standard. The risk of developing hepatocellular carcinoma (HCC) in advanced fibrosis, is 1.3 times higher than in hepatitis B (HBV) mono infected with a cumulative incidence of 20 to 30% at 10 years. Screening for HCC by liver Doppler ultrasound and serum alfa-fetoprotein assay every six months is formally recommended. The best treatment for HDV is preventive by optimizing vaccination coverage against HBV. Patients with detectable viral RNA must be treated. Pegylated interferon alfa has long been the standard with moderate effectiveness around 20-30% sustained virologic. The entry inhibitor, bulevirtide (BLV), was recently approved in Europe for the treatment of adults with HDV viremic compensated disease, at a dose of two milligrams in subcutaneous injection per day. In France, treatment is reserved for patients with advanced F3 or F4 fibrosis with compensated cirrhosis or moderate F2 fibrosis with elevated transaminases. The treatment will be either an eradication treatment combined for 48 weeks with pegylated interferon or a suspensive therapy, in monotherapy. The optimal treatment duration has not yet been determined and treatment should be continued if a clinical benefit is observed. Combination with nucleo(s) (t)ide analogues is indicated in case of active hepatitis B or risk of B reactivation. Other promising molecules, a prenylation inhibitor (lonafarnib) or a hepatospecific immunomodulator (interferon lambda) could soon enrich the therapeutic arsenal to finally change the natural history of this serious liver disease.

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