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Nicolas Gautier, « L’hellénisme dans le philochristianisme romantique : Chateaubriand, Lamartine, Vigny, Hugo », HAL-SHS : littérature, ID : 10.3917/rom.198.0132
L’hellénisme antique qui imprègne la philosophie des Lumières n’est plus de mise après la Révolution française : contre cette pensée qu’ils jugent responsable de la Révolution et du déclin spirituel de la France, les romantiques développent un philochristianisme qui les rapproche du courant néo-catholique contre-révolutionnaire. Pour autant, une incompréhension mutuelle naît dans cette alliance équivoque. Le christianisme romantique s’avère à bien des égards une pensée révolutionnaire, en rupture avec la catholicité. Cette divergence s’accentue à mesure que la Restauration avive les frustrations d’une génération romantique qui aspire, pour la France, à une refonte sociale et idéologique. Soucieux de réconcilier la société avec le fait spirituel, les romantiques passent d’une attitude contre-révolutionnaire – hostile à la pensée des Lumières et à l’hellénisme antique, – à une réappropriation de cet héritage intellectuel qui devient primordial dans la construction de leur idéologie et de leur imaginaire.