« Tout est à nous, rien n’est à eux ». La création de mèmes internet comme mise en contestation de la réforme des retraites. Le cas du concours #intermemicale sur Instagram

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Le mouvement de contestation de la réforme des retraites, s’étant déroulé en France de janvier à avril 2023, a entraîné une série de manifestations urbaines mais également des expressions de contestations en contexte numérique. Au travers de ce travail, nous avons souhaité nous interroger une de leur forme : la production de mèmes internet sur l’application Instagram, dans le cadre du concours de mèmes #intermemicale.Si les trente-et-un comptes réunis autour de ce hashtag se définissent politiquement et socialement de manière diverse (certains se réclamant de l’anarchisme, d’autres du marxisme, d’autres d’une adhésion à la France Insoumise, d’autres encore se définissant exclusivement au prisme de leur appartenance à la communauté LGBT+ ou de leur ethnie...) nous avons cherché à comprendre comment ce contexte et le concours de mèmes auquel ils participent exprimait leur convergence autour de valeurs et de références humoristiques communes, propres à porter une contestation des représentants du pouvoir politique.Pour ce faire, nous avons souhaité déployer, au fil de notre analyse, une réflexion en trois temps. D’abord, sur ce qui permet, grâce au concours #intermemicale, de créer une agrégation communautaire au travers de l’appel à la participation.Ensuite, après avoir prouvé l’existence de cette agrégation communautaire, nous avons souhaité réfléchir aux formats des mèmes et à leur ancrage au sein du dispositif d’Instagram via les hashtags, afin de voir s’ils opéraient un alignement ou une différenciation avec les normes des mèmes internet mainstream.Enfin, après avoir montré qu’il n’était pas possible de totalement valider cette hypothèse, nous avons cherché à observer comment les différentes stratégies, à la fois de standardisation et de différenciation, permettaient l’expression d’une satire politique.