Le peuple souverain et le droit

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La souveraineté du peuple se vérifie non dans l’invention d’un droit, mais dans une adaptation à la nature, ce qui ouvre à la vie collective le champ des possibles. C’est dans le milieu humain que l’on cherche aujourd’hui l’origine de l’ordre. Derrière la constitution et la loi, les modernes semblent unanimement découvrir une souveraineté populaire fondatrice des institutions et des normes. Mais le peuple, même dit national, reste une réalité mouvante et énigmatique, ce qui conduit à interroger le lien qui l’unit au droit et à la souveraineté. L’étude de l’État de droit ne montre pas la situation attendue : le peuple souverain ; mais un pouvoir, une minorité dans le groupe, qui est l’auteur des règles. Si l’histoire ne confirme pas une émancipation du peuple, la nature est le lieu de sa résistance et de sa souveraineté devant le droit et le politique.

The sovereignty of the people does not lie in the creation of a right, but in an adaptation to nature, which opens up the field of possibilities for collective life. Today, the origin of order is sought in the human environment. Behind the constitution and the law, modernists unanimously seem to discover a popular sovereignty that underlies institutions and norms. But the people, even the so-called national people, remain a shifting and enigmatic reality, which leads us to question the link between it and law and sovereignty. The study of the rule of law does not show the expected situation. Instead of a sovereign people, what we see is a power, a minority within the group, which is the author of the rules. If history does not confirm the emancipation of the people, nature is the locus of their resistance and sovereignty in the face of law and politics.