Histoire, mémoire et relations internationales : la diaspora arménienne et les relations arméno-turques

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Cet article traite de l’influence et des limites des diasporas dans les relations internationales, en mettant l’accent sur le cas arménien. La diaspora arménienne, une des diasporas « classiques », est largement une conséquence du génocide de 1915. Depuis les années 1960, elle a été largement mobilisée pour une reconnaissance internationale contre le négationnisme turc. Avec l’émergence d’une Arménie indépendante en 1991, la diaspora est devenue un acteur des relations internationales en développant son influence politique en Arménie et en exerçant son action de lobbying dans les grandes capitales comme Washington. Cependant, comme le récent rapprochement arméno-turc l’a montré, le poids de la diaspora est efficace quand il marche la main dans la main avec l’orientation politique d’Erevan, mais pas contre elle.

This article discusses the influence and limits of Diasporas in international relations, by focusing on the Armenian case. The Armenians, one of the « classical » Diasporas, was largely the outcome of the 1915 genocide. Since the 1960s, it has increasingly mobilized for international recognition against Turkish negationism. With the emergence of independent Armenia in 1991, the Diaspora became an actor of international relations by developing its political influence within Armenia, and by exerting lobbying power in major capitals, such as Washington. Yet, as the recent Armenian-Turkish rapprochement reveals, the power of the Diaspora is efficient when it goes hand in hand with the political orientation of Yerevan, and not against it.