2014
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VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 14 no. 1 (2014)
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Mahamadou Sani Moussa et al., « Indicateurs de mesure de la pression anthropique sur les ressources naturelles : exemple de la périphérie du Parc « W » dans la commune rurale de Tamou au Niger », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.e9w1uv
Cet article retrace l’expérience d’un projet de recherche universitaire dans la lignée des travaux sur la gestion des ressources naturelles, la dynamique du paysage et de l’écosystème d’un espace rural périphérique à l’aire protégée du W du Niger. À travers le mode de production agricole dans le terroir villageois de Senokonkédjé et le système pastoral à Tulwarey, tous deux dans la commune rurale de Tamou, l’étude vise à caractériser le milieu, dégager essentiellement des indicateurs physiques, écologiques et sociaux qui mettent en évidence l’évolution et la transformation du milieu. Ces indicateurs qui sont à la fois qualitatifs et quantitatifs servent d’outils pour la mesure et l’évaluation de l’état de pression anthropique sur la Réserve totale de faune de Tamou (RTFT) et le parc national du W. L’occupation humaine, par le processus de l’immigration, l’avancée progressive des espaces de culture, le surpâturage des lieux, les sécheresses récurrentes ainsi que l’utilisation pernicieuse des ressources naturelles donnent l’étendue des changements intervenus et annoncent les signes précurseurs des menaces qui pèsent sur la RTFT et l’aire sanctuaire de la réserve du W. L’approche méthodologique est basée sur le processus inclusif et itératif avec les acteurs opérant à la périphérie de la réserve dans les deux terroirs villageois et la commune de Tamou. Elle met l’accent sur l’observation des pratiques anthropiques à travers le système agropastoral, la lecture et la perception des populations à travers l’évolution récente de l’espace ces 40 dernières années. Elle est complétée par l’analyse des données et statistiques des cartes thématiques produites dans le cadre du projet. Les résultats montrent une recrudescence d’activités anthropiques en direction de la réserve que jadis, cet espace n’a jamais connu ; une nette transformation du paysage sur le plan physique et biologique. Ces résultats sont exprimés sous forme d’indicateurs qui permettent d’apprécier l’état actuel de pression sur la réserve et sa périphérie immédiate. Ils sont à même d’aider dans la prise de décision pour une gestion durable des ressources naturelles dans cet espace assez spécifique.