2012
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Marie Laniel, « "Tightrope walking the twenty-first century": Jeanette Winterson's vital connections with Modernism », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.ea3cf2...
Dans Art Objects (1995), son manifeste esthétique, Jeanette Winterson appelle de ses voeux une nouvelle littérature pour le nouveau millénaire, et de nouvelles formes d'écriture répondant aux attentes du vingt-et-unième siècle. Loin de renier le passé, Winterson encourage les artistes contemporains à s'inscrire dans la lignée des grandes figures qui les ont précédés. Puisque " chaque nouveau départ implique un retour ", avant toute innovation formelle, le véritable artiste doit faire l'expérience des liens vitaux qui l'unissent aux œuvres produites par les générations antérieures, non pas pour les sacraliser, mais pour " réaffirmer l'actualité de la littérature du passé, et lui rendre sa vigueur originelle ". Maintenant un équilibre délicat entre continuité et émancipation, engagement et liberté, l'artiste contemporain, lié au passé, mais à la recherche de sa propre voix, doit pratiquer l'art délicat du funambule, unissant deux mondes sur la " corde raide " du langage. Parce qu'ils étaient passés maîtres dans cet art difficile, consistant à explorer de nouveaux territoires tout en faisant entendre les voix du passé, c'est vers les modernistes que la nouvelle génération doit se tourner, et plus particulièrement vers l'œuvre toujours actuelle de Virginia Woolf. Pour mettre en évidence les tensions productives qui existent entre les débuts des vingtième et vingt-et-unième siècles, cet article examine les réécritures de l'intertexte woolfien dans l'œuvre de Jeanette Winterson, plus particulièrement dans ses écrits des années 2000, comme The.Powerbook (2000), Lighthousekeeping (2004), The Stone Gods (2007), et son autobiographie récente, Why Be Happy When You Could Be Normal? (2011).