2025
Cairn
Kelly Poracchia, « Quand la voix morte résonne en-corps », Figures de la psychanalyse, ID : 10670/1.ea799a...
À partir de l’œuvre d’Edvard Munch et des figures de la détresse qu’il représente sur ses toiles, nous tenterons d’analyser le statut du cri muet qui traverse le paysage mélancolique. Au creux de ce cri inaudible qui ouvre une béance dans laquelle se consume le sujet, se révèle une présence morte. La voix brisée, en ruine, qu’il nous laisse entendre pourrait laisser supposer qu’une incorporation de la voix de la mère morte aurait eu lieu. Pétrifié entre la vie et la mort, le mélancolique serait l’éternel endeuillé d’une voix perdue. L’éclipse précoce de cette voix aurait ainsi entravé la constitution psychique d’un Autre supposé entendre, laissant le sujet s’éprouver dans le drame d’un cri resté sans réponse. C’est alors le corps propre du sujet qui se ferait caisse de résonance de cette voix morte, témoignant du deuil impossible et de la pure douleur d’exister dans laquelle il s’abîme.