10 juin 2021
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.3138/ttr.42.1.73
Michel Forsé et al., « Sentiments de bien-être et de justice sociale », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10.3138/ttr.42.1.73
Il est à présent communément admis que l’étude du bien-être se doit d’incorporer une mesure de la satisfaction à l’égard de la vie que l’on mène. Cette satisfaction est ici analysée à l’aide d’une question posée dans deux sondages réalisés en France en 2009 puis 2013 sur la perception des inégalités et les sentiments de justice. Les incidences sur le bien-être subjectif du revenu, de la vie professionnelle, de la mobilité sociale et de la frustration relative ou plus largement de la comparaison aux autres, ainsi que des relations sociales et affectives sont mises en évidence. Mais il apparaît aussi une forte corrélation avec les sentiments à l’égard de la justice de la société dans son ensemble. Ce lien n’était pas donné d’avance, puisqu’il s’agit dans un cas d’un jugement sur sa vie personnelle et, dans l’autre, sur la société prise globalement. Il peut cependant trouver une explication dans des théories de la justice et notamment celle de Rawls. C’est en tous cas là une dimension explicative qui ne se réduit pas aux autres, ni même à la simple perception des inégalités, et il serait dès lors opportun, pour mieux comprendre le bien-être subjectif, qu’à côté de tous les indicateurs classiquement utilisés et qui jouent leur rôle, il soit davantage tenu compte de cette relation avec les sentiments de justice sociale.