2021
Cairn
Antoine Lanot et al., « Prurit associé à la maladie rénale chronique », Néphrologie & Thérapeutique, ID : 10670/1.eb5669...
Le prurit associé à la maladie rénale chronique est un symptôme fréquent et invalidant chez les patients insuffisants rénaux chroniques sévères et traités par dialyse. Il est associé à une diminution de la qualité de vie, à une augmentation du risque de comorbidités et même de mortalité. Néanmoins, sa prévalence est sous-estimée par les soignants. La physiopathologie du prurit associé à la maladie rénale chronique est imparfaitement comprise, mais plusieurs mécanismes semblent concourir à son apparition : accumulation et dépôts cutanés de toxines urémiques, neuropathie périphérique activant de manière anormale la voie spécifique pruritogène du Cowhage, micro-inflammation chronique, déséquilibre de la balance des récepteurs opioïdes κ et μ, et xérose cutanée liée à la maladie rénale. L’optimisation du traitement de la maladie rénale chronique et/ou des paramètres de dialyse et les mesures générales de soins cutanés doivent toujours être effectuées avant introduction d’un traitement systémique ciblant un ou plusieurs de ces mécanismes. Les essais thérapeutiques disponibles restent pour la plupart à risque important de biais, avec de faibles effectifs de patients. Les gabapentinoïdes sont les molécules recommandées en première intention. Les agonistes opioïdes périphériques pourraient trouver une place de choix dans le traitement du prurit associé à la maladie rénale chronique et seront prochainement disponibles en France. Le faible niveau de preuve des autres molécules ne permet actuellement pas de préciser un traitement de deuxième intention pour cette indication.