Peine de mort et droit canonique

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1998

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Henri Gilles, « Peine de mort et droit canonique », Cahiers de Fanjeaux (documents), ID : 10670/1.eb5abf...


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Résumé En Fr

Death Penalty and Canon Law. Canon Law did not evoke very often the death penalty. Excommunication is considered as such in itself. Death penalty as a temporal sentence for the body does not appear in the penalties scale provided by Canon Law. Church execrates to shed any blood and uses to hand over criminals to the secular jurisdictions. When clerks use to dispose of a temporal power, they must lay vicars. Under no circumstances, a bishop nor a clerk can participate to deliberation of a death sentence, or approve it, or assist the execution. It will made them unfit for administering sacraments and they will not been able to hold their benefice any longer. To hand over a criminal to secular arm is considered lawful as far as it ensures the peace of the Church. This is particularly recommended for hopeless clerks and heretics, assimilated to the people found guilty of lese-majesty crime. The Medieval Church admits that the secular world can sentence to death. Whoever may kill the baddies is seen as a minister of God. Therefore, the judge who sentences equitably is sin-exempted while doing his job. People sentenced to death are admitted to the confession, to do penance, and to the Eucharist. The repented criminal has the right to be buried as a Christian, few cases excepted. Testaments written by people sentenced to death are seen as invalid (civil death is the corollary of the physical death). Cardinals can obtain the free pardon of one person sentenced to death who happens to cross his way.

Le droit canonique n’évoque que très rarement la peine de mort. Il consacre l’excommunication comme telle, mais la peine de mort corporelle ne figure pas dans l’échelle des peines prévues par le droit canon. L’Église a horreur du sang et remet aux juridictions séculières tout individu passible d’une telle sanction. Si des clercs disposent d’un pouvoir temporel, ils doivent se constituer un vicaire laïque. En aucun cas, un évêque ou un clerc ne peut participer à une sentence de mort, ni même l’approuver ou bien assister à l’exécution d’un condamné à mort. Cela instituerait une irrégularité qui les rendrait inhabiles à exercer les saints ordres et à conserver leur bénéfice. L’abandon au bras séculier est légitime pour assurer la paix de l’Église. Il l’est tout particulièrement pour les clercs incorrigibles et les hérétiques, assimilés aux coupables de lèse-majesté. L’Église médiévale admet que le monde séculier pratique la peine de mort. Qui tue les méchants est ministre de Dieu. Le juge qui punit justement est donc exempt de péché ; Les condamnés à mort sont admis à la confession, à la pénitence et même à l’Eucharistie. Le criminel repenti a droit à la sépulture en terre chrétienne, sauf quelques cas. Les testaments des condamnés à mort n’ont aucune valeur (car la mort civile est corollaire de la mort physique) ; les cardinaux peuvent obtenir la grâce des condamnés qui croisent leur chemin.

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