15 janvier 2023
Ce document est lié à :
https://shs.hal.science/halshs-03879875v1
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.4000/socio.14172
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Jean Frances et al., « Innover dans les forces spéciales », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.4000/socio.14172
Comment des militaires réussissent-ils à concevoir ou à perfectionner des équipements utiles à leur mission ? Il s’agit ici d’analyser le travail de production d’innovations matérielles, qui se caractérisent par leur capacité à répondre à un besoin opérationnel, dont la conception repose sur les compétences, les ressources et les habiletés de soldats engagés sur le terrain et dont le maquettage puis le prototypage n’imposent pas le déploiement d’importants moyens de recherche et de développement. Nous montrerons que ces activités s'appuient sur une forme inversée de « travail en perruque ». De manière plus générale, se pose la question des capacités d’uneinstitution marquée par la rigueur de sa hiérarchie à rendre accessibles à ses personnels ces marges d’autonomie nécessaires à l’engagement de formes frugales de recherches et développements technologiques. À travers une analyse centrée sur deux études de cas – une perche lance-grenades et un masque à oxygène pour chien – d’innovation par et pour les opérationnels des Forces spéciales, nous mettons en exergue la difficulté, pour l’institution militaire, à faire coexister une « logique d’innovation » avec une « logique d’organisation » et à les articuler.