Monograph "savoyarde" of a forgotten maistrien episode, (pp. 13-46) Monographie savoyarde d’un épisode maistrien oublié, (pp. 13-46) Monografia savoiarda di un episodio maistriano dimenticato, (pp. 13-46) En Fr It

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2005

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States of Savoy Duchy of Savoy Jean-Louis Darcel Savoy Aosta Valley Aosta Army of the Alps Assembly of Allobroges Annexation of Savoy Department of Mont Blanc Joseph de Maistre before the Revolution Kingdom of Sardinia French invasion of the Duchy of Savoy Correspondence from Joseph de Maistre Notebooks by Joseph de Maistre Pass of the Petit-Saint-Bernard Proclamation of General Montesquiou French Revolution Joseph de Maistre emigrated September 22nd 1792 Correspondance de Joseph de Maistre Carnets de Joseph de Maistre Col du Petit-Saint-Bernard Proclamation du Général Montesquiou Révolution française Joseph de Maistre émigré Émigration 22 septembre 1792 Invasion française du Duché de Savoie Royaume de Sardaigne États de Savoie Duché de Savoie Mélanges Jean-Louis Darcel Savoie Joseph de Maistre avant la Révolution Assemblée des Allobroges Annexion de la Savoie Département du Mont-Blanc Armée des Alpes Val d'Aoste Aoste François Vermale Sénat de Savoie Turin Val d'Aosta Joseph de Maistre prima della Rivoluzione François Descostes Dipartimento del Monte-bianco Annessione della Savoia alla Francia Assemblea degli Allobrogi Senato di Savoia Torino Armata delle Alpi André de Maistre Corrispondenza di Joseph de Maistre Diari di Joseph de Maistre Colle del Piccolo San Bernardo Moûtiers Séez Tarentaise Proclamazione del Generale Montesquiou Rivoluzione francese Joseph de Maistre emigrato Emigrazione 22 settembre 1792 Invasione francese del Ducato di Savoia Chambéry Regno di Sardegna Stati di Savoia Ducato di Savoia Mescolanze Jean-Louis Darcel Savoia Joseph de Maistre


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Bruno Berthier, « Monographie savoyarde d’un épisode maistrien oublié, (pp. 13-46) », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.ecapvi


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Résumé Fr

Lors de l'invasion du Duché de Savoie par les troupes françaises du Général Montesquiou, à l'entame de l'automne 1792, le "Montesquieu savoyard" Joseph de Maistre abandonne à Chambéry ses occupations judiciaires pour se lancer à corps perdu sur des routes de l'émigration qui, contre toute attente, l'emporteront finalement jusqu'à la lointaine Russie. Quel "maistrien" pourrait oublier les quelques mots furieux, tant de fois ressassés, précipitamment couchés par l'intéressé sur le papier chiffon de son Livre Journal aux dates des 22-29 septembre 1792 ? "22, samedi, invasion des François, pluye horrible. fuite infâme de la troupe. Trahison ou bêtise des généraux déroute incroyable et même un peu mystérieuse, suivant quelques personnes. C'est la honte éternelle du gouvernement et, peut-être, l'anéantissement de l'état militaire. Je pars sur le cheval de mon beau-frère Constantin […] 24, je pars à 2h du matin et j'arrive vers les 9 h à Moûtiers, d'où ma femme venait de partir avec mon frère le Doyen, mes deux enfants, et mes domestiques ; je vais les rejoindre et nous couchons au Bourg de Scez [Séez] où nous sommes fort bien reçus. 25 passage du St Bernard — Tourmente ma femme et mes enfants souffrent beaucoup ; couché à la Thuile, couchée diabolique ". Point là d'épanchements romantiques. L'esprit est ailleurs ! Le lecteur actuel approche par ces bribes de remarques fulminées pour lui seul, par un voyageur éperdu, le soir, à l'étape, où tout se ressent de la précipitation, sinon de la panique sourde d'une fuite toutes affaires cessantes, du moment clef de la vie du Comte de Maistre. C'est en effet lors de ces deux ou trois jours de marche forcée éreintante à travers la vallée de Tarentaise et le Val d'Aoste, que le destin du magistrat savoyard bascule irrémédiablement. La longue maturation intellectuelle du personnage est achevée et, au moins de manière confuse ou irraisonnée, sa décision de rompre définitivement les amarres est prise. Mais encore convient-il de sacrifier à un symbole ainsi que l'a curieusement souligné François Descostes, un siècle plus tard, sans s'en rendre vraiment compte, dans sa narration emphatique d'aussi dramatiques évènements. Le rite de passage, en cet univers alpin familier à Joseph de Maitre comme au moindre de ses compatriotes ne pouvait-il s'accomplir ailleurs que sur un col ? Et de quel col avec le Petit-Saint-Bernard ! Il fallait inconsciemment, sans doute, à l'impertinent aiguillon à venir des trônes et de l'autel l'un de ces hauts lieux — à tous les sens du terme ! — de l'histoire de l'Europe pour prendre son envol, pour abandonner là, dans la tourmente, la chrysalide vide de sa confortable existence bourgeoise d'autrefois. Or, avec ses deux mille deux cents mètres d'altitude, le plateau battu par la bourrasque où l'orgueilleuse Colonne Joux devant laquelle défilèrent tant de légions romaines, en bordure de l'itinéraire de la grande voie impériale dite des Gaules, n'est séparée des ruines de la mansio in alpis graia révélatrice de cette volonté impériale insolente de dompter, d'assagir un milieu de prime abord hostile, que par l'énigmatique cercle de petites pierres dressées en son centre, représente le cadre idéal, démesuré à souhait, pour une seconde naissance de cet ordre. Pour sa mutation, sa révolution intérieure, ne fallait-il rien de moins au frère Josephus a Floribus qu'un de ces points de contact initiatiques, presque extatiques, avec l'Olympe ?

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