2009
Cairn
André N’Dobo, « Biais sexistes et marques d'inégalité de genre dans le discours des recruteurs : un effet de la persistance des discriminations sexistes dans l'accès au travail », Revue internationale de psychologie sociale, ID : 10670/1.ecb80a...
En considérant la persistance des préjugés de genre dans la société et l’incertitude des espoirs concernant les effets positifs des législations non sexistes, on prédisait que, dans un contexte non sexiste, certains individus allaient recourir aux stratégies discursives pour masquer leur sexisme et leur perception dévalorisée des femmes au travail. Pour valider cette hypothèse, 108 participants masculins devaient d’abord décider de la recommandation de candidats masculins ou féminins, compétents ou non, répondant à une offre d’emploi et, ensuite, rédiger une justification de leur attitude. Les résultats recueillis valident les attentes sur plusieurs dimensions : les hommes et les femmes compétents sont davantage recommandés que les candidats non compétents mais l’attribution des qualités requises pour l’emploi varie en fonction du sexe des postulants. Les marques langagières d’attrait, de crédibilité et de dynamisme sont plus souvent utilisées dans les corpus produits sur les candidats que dans ceux produits sur les candidates. Les résultats sont discutés en termes de routines sexistes, de double standard dans l’évaluation des hommes et des femmes et de stratégies de masquage des préjugés sexistes dans l’espace public.