L’action publique et les étrangers en situation précaire dans les villes d’Europe occidentale : questionnements de départ et pistes de recherche

Résumé En Fr

Does public action constitute a safety net or, on the contrary, a factor of exclusion for vulnerable populations? More broadly, what are the effects of public action on the daily lives of people in precarious situations, especially when the policies implemented oscillate between rejection and integration, as can be seen in particular in the case of policies aimed at foreign poverty? Is it possible, by closely analysing the life courses of migrants with low financial resources, to identify the conditions and processes that enable them, in the context of European cities today, to make a lasting exit from precariousness as defined by Patrice Cingolani, i.e. "the absence of one or more forms of security enabling individuals and families to assume their basic responsibilities and enjoy their fundamental rights" (Cingolani, 2017, p. 25)?These are the main questions we asked ourselves as part of MARG-IN, a research programme funded by the Agence Nationale de la Recherche between 2015 and 2019. Carried out in partnership by the joint research units : Cités, Territoires, Environnement et Sociétés (CNRS, Université deTours); Migrationsinternationales, EspacesetSociétés (CNRS, Université de Poitiers) and CEE (Centre d'études européennes et de politique comparée, Sciences Po Paris), this programme was led by Olivier Legros (CITERES), Céline Bergeon (MIGRINTER) and Tommaso Vitale (CEE), with the collaboration of Marion Lièvre (UMR PASSAGES, CNRS/Université de Bordeaux Montaigne), on a postdoctoral contract at CITERES during the first two years of the programme. Entitled "MARGinalisation/INclusion: the medium/long-term effects of policies to regulate foreign poverty on target populations: the case of so-called 'Roma' migrants in Western European cities (France, Italy, Spain)" but better known by its acronym, MARG-IN, this four-year programme brought together around twenty French, Italian and Spanish social science researchers.

L’action publique constitue-t-elle un filet de protection ou, au contraire, un facteur d’exclusion pour les populations vulnérables ? Quels sont, plus largement, les effets de l’action publique dans la vie quotidienne des personnes en situation précaire, surtout quand les politiques mises en œuvre oscillent entre rejet et insertion, comme on l’observe en particulier dans le cas des politiques qui visent la pauvreté étrangère ? Est-il possible, en analysant de près les parcours de vie de migrants faiblement dotés sur le plan financier, de préciser les conditions et les processus qui permettent, dans le contexte des villes européennes aujourd’hui, de sortir durablement de la précarité telle que définie par Patrice Cingolani, c’est-à-dire « l’absence d’une ou de plusieurs sécurités permettant aux personnes et familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux » (Cingolani, 2017, p. 25) ?Voilà les principales questions que nous nous nous sommes posées dans le cadre de MARG-IN, un programme de recherche financé par l’Agence Nationale de la Recherche entre 2015 et 2019. Mené en partenariat par les unités mixtes de recherche : Cités, Territoires, Environnement et Sociétés (CNRS, université de Tours) ; Migrations internationales, Espaces et Sociétés (CNRS, université de Poitiers) et CEE (Centre d’études européennes et de politique comparée, Sciences Po Paris), ce programme a été piloté par Olivier Legros (CITERES), Céline Bergeon (MIGRINTER) et Tommaso Vitale (CEE), avec la collaboration de Marion Lièvre (UMR PASSAGES, CNRS/Université de Bordeaux Montaigne), en contrat postdoctoral à CITERES durant les deux premières années du programme. Intitulé « MARGinalisation/INclusion : les effets à moyen/long terme des politiques de régulation de la pauvreté étrangère sur les populations-cibles : le cas des migrants dits « roms » dans les villes d’Europe occidentale (France, Italie, Espagne) » mais mieux connu sous son acronyme, MARG-IN, ce programme a réuni pendant quatre ans une vingtaine de chercheurs français, italiens et espagnols en sciences sociales.