20 décembre 2013
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Yumi Takagaki, « Les différences dans l'organisation des écrits académiques entre le français et le japonais », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.ecdtp6
Cet article a pour objectif de décrire quelques différences dans l'organisation des écrits académiques entre le français et le japonais et d'analyser les causes de cet écart du point de vue de la rhétorique contrastive. D'après celle-ci, le problème des auteurs japonais dans une communication interculturelle réside le plus souvent dans le fait qu'ils ne partagent pas avec leurs lecteurs ce qu'est la logique textuelle. Car, comme le constate Kaplan (1966), la logique au sens large du terme, qui est la base de la rhétorique, se développe à partir d'une culture. Elle n'est donc pas universelle. Ce fait est trop souvent méconnu dans l'enseignement universitaire et l'étude sur ce relativisme langagier reste largement inexplorée. Ces différences s'expliquent dans une certaine mesure par celle des modèles scolaires de chaque langue. Nous pensons avec Genette (1969) que le discours scolaire français se réduit, pour l'essentiel, à la dissertation et que, par ailleurs, le modèle japonais, si modèle il y a, est le zuihitu, un genre particulier à la littérature japonaise. Cette différence des normes d'une production écrite donne une grande influence sur l'utilisation de la logique et sur la maîtrise de l'appareil critique du discours dans les milieux universitaires. Pour illustrer les écarts entre les deux langues et entre les représentations, nous prenons d'abord l'exemple d'un texte typique d'argumentation française et les opinions formulées sur cet argumentaire par des étudiants japonais. Quant à l'écart dans la production, nous le traitons à l'aide de l'étude des différences existant dans le style et la manière de présenter les idées.