Identification et fichage des acteurs de l’islam d’Afrique Occidentale Française. Du laissez-passer de marabouts au passeport des étudiants d’AOF au Caire (Al-Azhar), 1906-1957

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2023

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Amadou Dramé, « Identification et fichage des acteurs de l’islam d’Afrique Occidentale Française. Du laissez-passer de marabouts au passeport des étudiants d’AOF au Caire (Al-Azhar), 1906-1957 », Outre-Mers, ID : 10670/1.ecy67v


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L’identification et le fichage ont été au cœur de la politique musulmane de l’administration coloniale française en Afrique de l’Ouest. Le Bureau des Affaires musulmanes, créé en 1906 et devenu Service des Affaires musulmanes à partir de 1912 – sous la direction de Paul Marty –, a développé différentes stratégies pour surveiller les acteurs de l’islam. Les documents d’identité, tels que le laissez-passer et le passeport, ont ainsi été mobilisés pour contrôler les mobilités internes et externes à l’Afrique Occidentale Française (AOF). L’obtention ou le refus d’octroi du laissez-passer à un marabout ou du passeport à un étudiant d’AOF à Al-Azhar intervenaient au terme d’une enquête – menée par le commandant de cercle et ses collaborateurs – dont les résultats sont consignés dans une fiche de renseignements. Cet article interroge le lien que le gouvernement colonial français a établi entre la fiche de renseignements et les documents d’identité des acteurs de l’islam. Le papier considère ces documents comme un dispositif de politique musulmane traduisant des hésitations, des options du moment, des préjugés, voire des obsessions collectives qui s’emparent d’une période à l’autre de l’administration française en Afrique de l’Ouest.

Identification and registration were central to the French colonial administration’s Muslim policy in West Africa. The “Bureau des Affaires Musulmanes”, created in 1906 and renamed “Service des Affaires Musulmanes” in 1912 – under the direction of Paul Marty – developed strategies to monitor Islamic actors. Identity documents, such as laissez-passer and passports, were thus mobilized to control internal and external mobility in the AOF. Obtaining or refusing to grant a pass to a marabout or a passport to an AOF student at Al-Azhar was done after an investigation – conducted by the circle commander and his collaborators – the results of which were recorded in an information sheet. This article questions the link that the French colonial government established between the “fiche de renseignements” and the identity documents of Islamic actors. The paper considers these documents as a device of Muslim politics reflecting hesitations, options of the moment, prejudices, and even collective obsessions that took hold of the French administration in West Africa from one period to another.

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